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art'Achide

7 juin 2008

60 bougies pour la 2CV

2cv_expo_showNom: 2CV expo show: l'essentiel par l'essence!
Lieu: Cité de Sciences et de l'industrie
Dates: du 15 avril au 30 novembre 2008







    La 2CV, vous connaissez? Allez, ne faites pas semblant! Tout le monde connait cette petite Citroën qui fête cette année ses 60 ans. Elle est à la voiture française ce que Mario est aux jeux vidéo! Si vous ne connaissez vraiment pas, c'est le moment de vous rendre à la Villette pour la découvrir.
On y parcours les temps, de 1939 à aujourd'hui! "Aujourd'hui," me direz-vous. Eh bien oui, vous comprendrez par la suite. Ensuite vous aurez la même interrogation que moi. "2008 - 60=...., mais ça donne pas 1939!". Ça, on va en parler dans un instant.

    Tout d'abord, parlons de l'exposition en elle même.

    2CV Expo Show vise à faire une rétrospective sur l'histoire de la 2CV. Cette TPV (Expo_2CV_002Toute Petite Voiture) tout droit sortie de l'imagination fertile des Designers Citroën. De la manivelle de démarrage à celle des essuies glace (hé oui, ça n'a pas toujours été automatique par détection de pluies par le par brise High-tech.)
Expo_2CV_001Tout comme l'héroïne du jours, l'expo est toute petite, il ne faut pas longtemps pour en faire le tour, mais s'y attarder n'est pas proscrit.
Expo_2CV_003    Nous arrivons aux portes de ce temple en suivant les 2CV volantes qui atterrissent délicatement telles des coccinelles (oups, contre pub) sur un citronnier en fleurs (hé, faut pas oublier que Citroën, ça vient de citron! Oui oui, le fruit qui pique en dedans de nous).

    Parlons maintenant de la star au chevron.

Expo_2CV_004    La première 2CV à donc vu le jour en octobre 1939 pour le Salon de Paris, mais en 39, c'est la guerre, donc faudra attendre un peu!

   

Expo_2CV_006Passons à 1948. "48...2008... ah, c'est pour ça les 60 ans". Vous voyez que vous suivez!
Donc 1948, Naissance officielle de la 2CV. Présente au salon de l'automobile de Paris, elle étonne et fait parler d'elle par son coté insolite, pratique, astucieux et économique (ça fait rêver n'est-ce pas?). Elle sera mise en fabrication 9 mois plus tard (" Novembre, décembre,..." ça donne juillet 1949, je vous évite de compter) sous le nom de 2CV A.

Expo_2CV_008    1950: Le salon de Paris découvre la 2CV AU (U comme "utilitaire") l'ancêtre du Berlingo prend vie et sera produit à partir de mars 1951.

Expo_2CV_007    1954: le nouveau modèle AZ est présenté et donnera suite a une succession de versions spéciales avec des lettres en plus à partir de 56. L pour "luxe", P pour "porte de malle". Viendra ensuite un modèle 4x4 bimoteur étudiés pour les régions désertiques.

    1967: Coup dur pour la 2CV avec la sortie de la Dyane, qui réduit la gamme au seul modèle 2CV AZLP

Expo_2CV_009    1970: renouveau pour la 2CV, on oubli les lettre à outrance et on sort les 2CV 4 et 6. Cela marque le début des exploits automobiles.

  • Expo_2CV_0151970: Paris-Kaboul-Paris: 165000 km
  • 1971: Paris-Persépolis-Paris: 13500 km
  • 1972: Premier Pop'Cross
  • 1973: Raid Afrique: 8000km via le Sahara

    1980: 2CV 6 série spéciale Charleston bicolore noire et rouge Delage sortie en 8000 exemplaires, puis en série en 1981 suite à son succès.

    1985: Série limité Dolly (ya de quoi devenir chèvre, à moins qu'on nous prennes pour des moutons!) bicolore elle aussi.

    1990: C'est avec regret que je vous annonce la fin de la production de la 2CV. Le dernier exemplaire sortira de l'usine de Mangualde, au Portugal, le 27 juillet à 16h. Petite dernière d'une famille de 5 114 969 enfants, dont 3 868 634 Berlines et 1 246 355 Camionnettes. ("3868634+126355... 4 et 5, 9 ..." laissez tomber, le compte est bon.).

   

Expo_2CV_012    Ne pleurez pas, elle a eu une belle vie cette 2CV, longue et gratifiante (on peut même percevoir des clins d'œil des designer sur des modèles récent comme le Citroën inscrit à l'arrière des C3).Expo_2CV_011 De plus la relève est assurée. "C'est vrai qu'il nous avait parlé d'aujourd'hui!". Hé oui, comme on dit chez casto, "Leroy est mort, vive..." euh, enfin bon, tout ça pour dire que la relève est assurée niveau modèleExpo_2CV_013 écoloéconopracticoastucieux, car la marque au chevron a mis ses petits dessinateurs adorés sur une idée au moins aussi magique que la 2CV. Il s'agit là du ConceptExpo_2CV_014 C-Cactus, une petite merveille, que l'on a déja pu voir dans les derniers salons de l'automobile.



bonus

Brice G.

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7 juin 2008

Les traces du sacré

EXP_TRACESDUSACRENom: Les traces du sacré
Lieu: Centre Georges Pompidou
Dates: du 7 mai au 11 août







    Qui n'a pas croisé cette affiche énigmatique dans le Métro ou dans la rue? Cette grosse empreinte de main, faite on ne sait comment, en rapport évident avec l'idée de trace. Pour ce qui en est du sacré, ben c'est le rapport avec l'exposition.
En effet, Cette exposition porte sur les liens entre l'Homme, l'art et le religieux. Mais, après avoir traversé la Galerie 1, je me suis aperçu que je n'avais pas croisé cette fameuse trace, qui attire la plupart des spectateurs vers cette exposition.
Je ne suis pas déçu pour autant, bien que je m'attendais à autre chose. J'ai découvert de nombreuse œuvres, des artistes, et la  signification de publicité mensongère dans toute sa splendeur!

    Je dois avouer que cette exposition est plutôt réussie, elle est grande et variée.
Sont rassemblées ici quelques 350 œuvres de toutes sortes (peintures, sculptures, vidéos, instalations) conçues par près de 200 artistes internationaux, réparties en 24 thèmes.

  1. Traces des dieux enfuis
  2. Nostalgie de l'infini
  3. Les grands initiés
  4. Au-delà du visible
  5. Absolu
  6. Révélations cosmiques
  7. Elévation
  8. Homo Novus
  9. Eden
  10. Eschatologie
  11. Apocalypse I
  12. Danses sacrées
  13. Spiritualités païennes
  14. Eros et Thanatos
  15. Offenses
  16. Apocalypse II
  17. Homo homini lupus
  18. Art sacré
  19. Malgré la nuit
  20. Résonances de l'archaïque
  21. The Doors of perception
  22. Sacrifice
  23. Sagesses orientales
  24. L'ombre de Dieu

les_traces_du_sacr__001    "Bienvenue à l'exposition des traces du sacré, passez un bon moment parmi nous".
Tout le monde aimerait être accueilli de cette façon. Ben non, tout le monde connait l'accueil habituel des hôtesses souriantes à souhait! On doit y passer, alors passons.

fatmi2Attardons nous plutôt sur l'immense crane dessiné sur le murs d'entrée. Création de Mounir Fatmi nommé "Tête dure". Est-ce pour nous incité à entrer? Je suis pas sûr que ce soit ça.
les_traces_du_sacr__002De toute façon, tel un moustique par une nuit d'été, nous sommes attirés par la lumière qui éclaire l'entrée de l'exposition. Cette œuvre de Bruce Nauman qui nous annonce d'entrée de jeu que le véritable artiste aide le monde en révélant les vérités mystiques (dans la langue de Shakespeare s'il vous plait).

On suis le chemin à notre gauche pour enfin entrer dans le vif du sujet! C'est parti pour un labyrinthes artistique. Je m'arme de mon appareil et relèves toute les "traces" intéressantes (à mon gout). Il a fallut faire un choix parmi cet amas de créations. Nous avons donc "la fin de Dieu" de Lucio Fontana, le "regard vers l'infini" de Hodler et le grand Métaphysicien" de De Chirico.
les_traces_du_sacr__003les_traces_du_sacr__005les_traces_du_sacr__008

Puis nous avons une petite vidéo de Pierre Huyghe intitulée "One million kingdoms"
les_traces_du_sacr__009100000KingdomsBig128402941_c8028dac4c_o

C'est à ce moment là que l'on m'a gentiment dit qu'il ne fallait pas prendre de photos, donc la suite n'est pas de moi, mais je ne pouvais pas vous priver d'exemples, donc, je me suis arrangé pour pouvoir vous en montrer quand même.
Nous continuons donc avec "Evolution" de Mondrian,  "An Die Freude" de Wassili Luckhardt, "Esquisse pour Promethée" de Jean Deville et "le Nénuphars" de Frantisck Kupka.
Mondrian_evolutionLuckhardt___an_die_freudedelville___Prom_th_ekupka_principe_de_la_vie

Puis nous pouvons voir l'installation de Yazid Oulab qui met en mouvement des lignes de fumé qu'il nomme "le souffle du récitant comme signe". Ensuite nous avons la "Théorie de l'arbre" de Roberto Matta et "The Eyes" de Jay DeFeo.
yazid_oulabtheorie_de_l_arbreTheEyes1958_721x350

    Voilà arriver le bout de l'expo, on s'en est pris plein les yeux, on a pas tout compris, mais on est pas déçu!
Je préfère voir un grand nombre d'œuvre réunies dans un même lieu que de voir une expo avec trois œuvres perdues. Là je peux garder en mémoire ce qui m'a plu et oublier tout le reste. Je conseil cette exposition, même si les explications à chaque début de partie est un peu longue à lire, et si elle se montre un peu fouillis pour certains. C'est une exposition que je qualifierai de non conventionnelle par sont classement non chronologique, même si cela m'apparait plus logique, car ici, le thème est plus important que l'époque.


Brice G.

31 mai 2008

Abysses, l'expo!

Nom: Abysses
Lieu: Muséum d'histoire naturelle de Paris
Dates: du 21 novembre 2007 au 8 mai 2008

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    Cette exposition, comme vous pouvez le constater, est désormais finie! J'ai pour ma part réussi à me libérer pour y aller dans les derniers jours, si ce n'est le dernier! En effet, depuis que j'étais tombé sur l'affiche dans les couloirs du métro, j'avais envie de découvrir ce monde mystérieux des abysses. Et après quelques mois, j'ai fait en sorte de me trouver un moment dans mon emploi du temps de ministre pour enfin retrouver le chemin du Muséum d'histoires naturelles et découvrir cette belle exposition.

abyssescouv    L'exposition Abysse fut conçue par Claire Nouvian, suite à la publication en 2006 de son livre du même nom aux éditions Fayard.
Claire Nouvian est auteur et réalisatrice de film scientifiques et animaliers. C'est en 2001, lors d'une visite à l'aquarium de Monterey, en Californie, qu'elle tombe amoureuse des profondeurs, aux contact des photos magnifiques qu'elle y découvre! Elle décide alors de plonger plus profondément dans ce sujet afin de faire partager au monde cet univers méconnu.
    Elle présente donc à travers cette exposition, des photos et des spécimens (encore inédits des expositions) de ce monde merveilleux.


l'exposition en quelques mots :

    Nous entrons dans la galerie de Minéralogie, et nous nous retrouvons entre deux pièces sombres, l'une pour les minéraux (étonnant) et l'autre pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, la faune des profondeurs, la nature abyssale, la luminosité d'un monde si noir, au fin fond des océans. Ça y est, nous y voila. Une seule pièce noire réservée à ce monde sous marin si riche.
Ma première impression se posa bien évidement sur la taille de l'exposition. J'étais déçu de voir une simple pièce s'offrir à moi, je m'imaginais sans doute un lieu digne de l'immensité de cet univers que je venais découvrir. Mais cette idée s'effaça rapidement au fur et à mesure que j'avançais, m'introduisant délicatement dans l'inconnu. Un mur s'oppose à nous, obligeant le public à le contourner, ainsi qu'à s'intéresser à ce qu'il y a contre les murs. C'est ce qui nous permet de découvrir ce lieu virginal que nous nous apprêtons à violer. Ce lieu encore méconnu du plus grand nombre.
    Fini la lecture, place à l'émerveillement! On peu enfin voir ce qu'on attendait. La vue globale de la pièce nous laisse un moment sans voix face à la beauté et à la luminosité des photos exposées. L'affiche ne nous avait pas mentie, il ne s'agit pas d'un de ces trailer de cinéma, qui nous dévoile le meilleur du film,cachant le navet qu'il y a derrière!
Ce monde nous est présenté de trois manières différentes, se complétant pour une meilleur perception des choses. Nous avons face à nous des photos (toutes plus belles les unes que les autres), des spécimens fraichement attrapés, conservés dans une résine spéciale et transparentes, afin qu'ils ne soient ni déformés, ni abimés, et gardent leurs couleurs d'origine (à la différence des conservateur à forte densité habituellement utilisés). Afin qu'ils soient les plus "vivant" possible! Et ça marche, ça peut même faire peur à certain(e)s. Et nous avons, au fond de la salle, une projection vidéo. Tout ce qu'il faut pour rendre au mieux la vie de ces êtres vivants méconnus.
    Ce qui est interessant, c'est que nous ne sommes pas dans une exposition comme les autres, nous sommes plus comme dans un aquarium, à la différence que nous n'avons pas l'animal vivant face à nous. Nous avons les informations sur lui, tout comme lorsqu'on va dans tout autre zoo! En effet il s'agit de magnifiques photos, en effet il s'agit de spécimens morts et conservés, en effet on ne peu pas toucher les vitres dans l'espoir de les faire réagir, mais l'effet n'en est pas moins efficace! Il s'agit bien là d'une exposition d'animaux vivant, et non de photos. La beauté des images vient tout simplement du fait que les personnes qui ont eut le privilège d'entrer en contact avec ces espèces, on voulut en montrer le plus beau rendu.

    Si je devais résumer cette exposition, je dirais "à voir" même si ce n'est plus possible actuellement. Je ne suis pas sans espérer la voir un jour en permanence dans les locaux du Muséum d'histoire naturelle, car elle y a sa place tout comme la galerie de l'évolution. Un peu limité par sa taille, mais celle sur les minéraux n'est pas mieux, cette expo ne l'est aucunement par son intérêt et son apport.

    je vous laisse maintenant en présence de quelques photos de l'expo, ainsi qu'avec celles que j'ai péniblement réussi à faire à cause du manque de luminosité (et peut-être aussi de talent).

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en haut à gauche: Siphonophore feu d'artifice
en haut à droite: Lotte de mer épineuse
en bas à gauche: Calamar Cacatoès
en bas à droite: Aglantha sp.


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Brice G.

19 mai 2008

100% Finlande, Des Auteurs, Des Cirques

Du 15 au 25 Mai 2008 à la grande halle du Parc LaVillette se déroule un petit festival de cirque finlandais dans le cadre du Festival "100% Finlande" qui se déroule dans toute la France pendant le printemps 2008.
Samedi dernier, je suis allée assister aux deux spectacles programmés.

discussion

Le premier, Discussions, de Ville Walo et Kalle Hakkarainen est un spectacle où se mêlent performances artistiques et numéros de cirques. Les deux artistes effectuent à tour de rôle leur numéro, d'un jongleur, l'autre magicien. Mais contrairement à ce qu'on attend d'un spectacle de cirque, on se retrouve spectateur de numéros forts originaux. Le thème, les problèmes de communication, est moderne, traite du quotidien. Il n'y a pas de merveilleux, et pourtant les scènes sont captivantes. L'ambiance est mélancolique. Alors que le jongleur lutte avec son téléphone, son carnet de dessin, son répondeur, son stylo ou tout en même temps, le magicien erre sur la scène, se plonge dans un film, devant sa télévision. Mais cet aspect banal devient au fur et à mesure fantastique. Des images se projettent sur les personnages, sur le décor (qui soit dit en passant est très minimaliste_ fait uniquement de carton, mais de façon judicieuse_). L'extrait d'un film muet où visiblement règne un disfonctionnement de communication, devient le fil conducteur du spectacle. Se met en place tout un jeu d'illusion, d'effets spéciaux simples et efficaces. Le jongleur devient danseur et le magicien se fait acteur d'un film expérimental. L'atmosphère se fait de plus en plus lourde. Une impression de frustration, un besoin d'exploser, de parler (car le silence mêlé à une musique électronique de plus en plus présente sont pesants).  Alors que notre perception est perturbée grâce à une mise en scène subtile et précise, les problèmes de communication sont ressenties par le spectateur. Je pensais assister à un spectacle classique de cirque, je me suis trouvée face à une performance artistique, du théâtre expérimental où le propos est très bien rendu.

louisiana_circus

Le deuxième spectacle, Le Louisiana circus, créé par Maksim Komaro avec la troupe du Circo Aereo et le Umo Jazz Orchestra, relève plus du cirque que le spectacle précédent, et apporte une certaine fraicheur (vous allez me dire que c'est normal pour des finlandais ;D) et de la légèreté.  J'ai été agréablement surprise par la modernité du spectacle. Tout d'abord nous sommes installés dans un cabaret, cadre original, loin du traditionnel chapiteau. La troupe a su allier de façon subtile la musique jazz, des numéros classiques de cirque (funambule, trapèze, jongleur, portés), danse et théâtre. Au sein de chaque numéro se mêlent petites narrations et humour léger. La musique Jazz qui accompagne tout le spectacle est en fait une dimension non négligeable de celui-ci. Très entrainante, elle rythme  les numéros et fait des artistes de vrais danseurs. Chaque personnage est attachant, drôle et poétique. Il faut noter qu'il y a un effort esthétique en accord avec l'ambiance, la mise en scène, du spectacle. Le jeu d'acteur est fin et certains numéros sont d'une grande sensibilité. Mais ce n'est pas pour autant que l'on a affaire avec des amateurs. Les numéros sont époustouflants, et la performance sportive s'efface devant la poésie. On peut alors dire que le cirque devient transparent au profit d'un spectacle complet, prenant et originale.

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Avec cette découverte, mes préjugés, (je dois l'avouer : basés sur des expériences enfantines) se sont envolés grâce à une sensibilité moderne et une intelligence dans les mises en scène. Nous n'avons pas affaire à des roulements de tambours, des lapins qui sortent des chapeaux...ou des clowns effrayants (merci Stephen King). Se mêlent plusieurs disciplines : danse, art de l'installation, vidéo, cirque, musique, théâtre, mime...c'est pour moi du crique contemporain, pour les grands et les petits (sauf pour le premier spectacle qui je doit admettre peut laisser perplexe voir effrayer les enfants).

A vous de juger!!!
--> Le spectacle Louisiana circus se joue encore tous les soirs jusqu'au 25 Mai et vous pouvez avoir des place pour seulement 8 euros au Kiosque Jeune de Paris.

pour plus d' infos : cliquez ici

Fanny

13 mai 2008

collection De Pont à l'institut néérlandais

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    Le musée d'art contemporain néérlandais De Pont (ouvert depuis 1992) présente pour la première fois une partie de sa collection internationale à Paris, jusqu'au 8 juin ( institut néerlandais rue de Lille 75007, métro Assemblée générale, 2 euros tarif réduit).
Une collection très diversifiée qui varie entre volumes, installations, vidéos, dessins, oeuvres datant des années 60 à nos jours, et d'artistes de différentes nationalités et renommées. Il n'y a peut-être pas de point commun entre ces oeuvres justement , et à l'ère des expositions à thème cela peut paraitre déroutant. Mais c'est surtout très intéressant de ne pas être dirigé vers un sens de lecture et d'assumer d'être attiré par telle oeuvre plutôt qu'une autre. En revanche un petit fascicule est distribué une fois l'entrée payée "aah chouette enfin une explication sur ce charabia d'art contemporain" hum petit problème, les visiteurs passent plus de temps acharnés à assimiler ce qui est écrit qu'à se confronter à l'oeuvre présentée.
quelques photos des oeuvres qui m'ont le plus marqué:



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Gerhard Richter, 1968

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Roni Horn, 1985

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Anish Kapoor, thousand names, 1986

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Marlene Dumas, 1990

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Giuseppe Penone, 1993

P1000930
Christian Boltanski, Les concessions, photographies cachées derrière du tissu noir, ventilateur (1996)

P1000924P1000969P1000970
Thomas Schütte, 1997

P1000964
Fiona Tan, vidéo en boucle, 1997

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Roxy Paine, 1997-98

Rosemarie_Trockel_installation1999
Rosemarie Trockel, 1999

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Berlinde De Bruyckere, 1997-1998

Berlinde_De_Bruyckere
Berlinde De Bruyckere, 2000

Reinoud_van_Vught
Reinoud Van Vught, 2000

P1000956P1000960
Bill Viola, catherine's room, 2001

P1000938
Thierry de Cordier, 2002

Michel_Fran_oisP1000973P1000975
Michel François, 2002

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Anton Henning, 2006





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12 mai 2008

Marie-Antoinette au Grand Palais

    Entre mythe et réalité, que reste-t-il de cette archiduchesse promue Reine de France en 1774 ? P1000996

La reine Marie-Antoinette, perçue jusqu'au XIXème siècle comme un personnage détestable, fascine aujourd'hui par ses passions pour la mode, son goût pour des intérieurs raffinés, les arts d'Orient, les somptueuses toilettes et parures, mais elle marque aussi par son destin tragique.

    Souvent décrite comme une dauphine enfantine, l'"Autrichienne" tiendra le rôle d'une reine peu intéressée par les affaires politiques (mais rappelons que son rôle était réduit à celui d'enfanter un héritier au trône de France) mais plutôt ouverte aux arts et aux frivolités (un moyen de s'exprimer et de trouver son espace de liberté). Loin des contraintes de la Cour elle reçoit une société choisie au Petit Trianon, se met en scène au Petit Théâtre, puis se rapproche de la nature à la Ferme du hameau. Trop dépensière! l'accuse-t-on: " Je digère l'or l'argent avec facilité, mais la constitution je ne peux l'avaler" dit la caricature de la reine "La poule d'Autriche" en 1791, deux ans avant qu'elle fut décapitée.
    Voilà la recette d'un mythe: une vie de jeune femme contrainte, puis des prises de liberté, des dépenses inconsidérées, un mode de vie fantasque au-dessus des réalités, une inconscience des difficultés de son époque qu'elle devra payer. Dur retour à la réalité; le peuple a faim et les aristocrates doivent fuir. Le couple royale est arrêté dans sa fuite, emprisonné au Temple, le roi guillotiné en janvier 1793, la reine à son tour fut mise à mort, alors qu'elle avait toujours espoir de s'en sortir. C'est aussi pour son courage, que l'on peut lire dans les extraits de lettres qu'elle écrivait et qui sont sur les murs de l'exposition, que Marie-Antoinette est une légende, un exemple de femme digne, ou du moins c'est ce que l'exposition veut montrer (rappelons que ce n'était pas un ange). La dernière salle est intéressante car on peut voir les caricatures critiques, la vision du peuple sur le couple royale. Enfin un retour vers l'histoire moins superficiel, mais la fin est dramatisée (salle noire, chemise de nuit témoignant des conditions d'emprisonnement etc.)


Pourquoi aller voir cette exposition? Parce qu'elle regroupe environ 350 oeuvres, portraits, pièces de mobilier, objets, caricatures et documents contemporains de la souveraine, le tout accompagné d'extraits musicaux. Mais surtout parce que pour une fois il y a une réelle scénographie de l'exposition. J'ai affronté pour vous les gardiens, esquivé les regards des surveillants des salles pour vous montrer quelques extraits (voir photos dessous, vous pouvez cliquer dessus).

Pourquoi cette exposition peut paraitre décevante?
Parce qu'alors qu'elle pose le problème de la fiction créée autour du personnage, elle n'aborde pas la vision actuelle, les interprétations (au cinéma notamment) qui ont été faites. Je m'attendais en effet  à voir des extraits de film (cf. Marie-Antoinette de Sofia Coppola), des oeuvres plus contemporaines inspirées de la vie de Marie-Antoinette. ( et aussi, ya pas de costumes d'époque en vrai! bouhhh).

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image de Marie-Antoinette tirée du film de Sofia Coppola (2006):

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2 mai 2008

L'illusion au rendez-vous à la Maison Européenne de la Photographie!

En ce moment et jusqu'au 8 juin 2008, sont exposés à la MEP (5 rue de Fourcy 75001 Paris, métro Saint Paul) : Valérie Belin et Georges Rousse.
Ces deux expositions montrent les principaux travaux ou bien les travaux les plus récents de ces deux artistes contemporains. C'est alors l'occasion de découvrir deux artistes qui se servent de la photographie avec brio. Chacun a su utiliser la technique photographique pour traiter de l'illusion.

GEORGES ROUSSE

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    Ce peintre concilie dans son travail la peinture (et surtout les anamorphoses) et la photographie en tant que trace. Celle-ci enregistre le résultat de son travail qui pourrait être qualifié de performance. En effet, Georges Rousse crée des anamorphoses très réfléchies et précises au sein de lieux abandonnés, désaffectés. Pour ainsi dire, il s'approprie les lieux, peint le sol, les murs, les meubles...dans le but de faire apparaître, à partir d'un seul point de vue, des formes, la plupart du temps monochromes, qui lévitent dans l'espace, flottent. Au premier abord devant les très grands tirages de ses photographies on pourrait croire être devant des montages photoshop basiques, et par conséquent croire à une imposture. Mais lorsque l'on se rapproche et que l'on observe les détails on comprend alors tout le subterfuge! Les formes sont peintes, et parfois même la forme s'étale sur plusieurs plans sans que l'on s'en aperçoivent. L'illusion est parfaite. Seul les petits détails permettent de comprendre que c'est grâce à des calculs précis, à une flopée d'assistants, et une certaine quantité de pinceau, que cette vue de l'espace (vidé, abandonné par les humains) a pris naissance.

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    L'effet obtenu est très graphique, et surtout déroutant. Regarder les photographies de Georges Rousse prend une allure de jeu. Le but étant de recréer l'espace original. C'est alors que l'on comprend toute la dimension de l'appropriation du lieu car Georges Rousse modifie les lignes, crée l'illusion, joue avec les plans, les couleurs,... La forme et sa couleur est toujours soit en accord avec l'aspect du lieu investit, soit opère un véritable contraste, comme si dessus. Les anamorphoses deviennent de plus en plus compliquées, sophistiquées, comme dans la vitrine de la MEP, où sont exposées des photographies d'espaces recouverts de cartes topographiques. C'est alors une vraie prouesse, chaque petits traits est étudiés pour créer l'illusion. Georges Rousse voyage à travers le monde pour trouver ces lieux particuliers qui le fascinent, les usines désaffectées, les établissements abandonnés, désertés où l'homme est passé et qui maintenant sont destinés à la destruction et par conséquent à l'oubli. Les oeuvres de Georges Rousse sont alors éphémères et seule la photographie permet d'en garder une trace, elle fait mémoire à la fois pour le lieu mais aussi pour l'oeuvre.  En plus de l'exposition de ces travaux récents, la MEP nous offre une rétrospective de l'oeuvre de Georges Rousse dans la salle de projection qui nous permet d'avoir un aperçu relativement complet de son oeuvre. Petite déception, malgré la présence d'un "making off" montrant la mise en place des oeuvres, l'envie nous prend de voir l'anamorphose achevée en vraie, de pouvoir se balader dans le lieu et trouver LE point de vue. Mais comme on dit c'est le jeu, et c'est la règle dans l'illusion!



VALERIE BELIN


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    La deuxième exposition de la Maison Européenne de la Photographie est celle de Valérie Belin. J'ai trouvé que le thème de ses photographies se rapprochait quelque part de celles de Georges Rousse. En effet, elles traitent de l'illusion, d'une façon différente certes, mais aussi captivante. Valérie Belin effectue des natures mortes mais aussi des portraits avec la même rigueur photographique. Toutes les photographies présentes dans l'exposition sont nettes, l'éclairage et le cadrage y sont calculés jusqu'au plus petit détail. Rien n'est négligé! Cela montre par conséquent que Valérie Belin n'opère pas de différence, de hiérarchie entre le genre du portrait et de la nature morte. A travers ses images, l'objet est placé au même rang que l'humain, ou l'inverse. La plupart des photographies sont réalisées selon le même mode opératoire. Le sujet est photographié de manière frontale, sur fond blanc. Généralement l'image obtenue est en noir et blanc, le rendu est très plastique, et s'apparentent parfois aux poivrons d' Edward Weston notamment dans la série des Bodybuilders et dans celle des Moteurs. Les muscles enduis et les tubes chromés des moteurs rendent la même plasticité, les formes sont magnifiées. Mais alors que les moteurs deviennent organiques, les bodybuilders eux se transforment en statuettes et perdent presque tout semblant d'humanité.

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    Les photographies les plus troublantes de Valérie Belin sont ses portraits. Elle adopte un style documentaire. Celui-ci se traduit en vues frontales, cadrages serrés, utilisation du noir et blanc objectif (mais, il faut l'avouer, quelque peu magnifiant), cette manière de construire l'image s'apparente beaucoup à celle d'August Sander dans les années 1930 ou des Becher dans les années 1960. Mais malgré ce caractère neutre, l'effet produit est ambigu. L'objectivité laisse place à un parti pris sur l'image du corps. Alors que dans la série des Métisses les femmes se transforment en mannequins, dans la série des Mannequins, c'est l'inverse qui se produit. Ces femmes en matière plastique se retrouvent dotées d'une émotion, d'une âme. Valérie Belin joue sur la basculement entre objet et humain, l'image du corps déshumanisé et l'image de l'objet magnifié. De plus, le grand format des photographies appelle à la contemplation. Le caractère hypnotique des images et la taille raisonnable de l'exposition nous fait passer un bon moment, sans contrainte et instructif.

 

Fanny

2 mai 2008

"Aussi ROUGE que possible"

          "Aussi rouge que possible" est une exposition à la galerie d'étude du musée des arts décoratifs qui s'ouvre aux collections de meubles, de jouets, d'habits, de publicité, de bijoux... Elle retrace les thèmes du rouge plaisir, du rouge politique, rouge pouvoir, rouge des héros, rouge de l'enfer, les différentes facettes d'une couleur qui a une histoire propre en occident. Des explications sont données sur l'évolution du regard porté sur le rouge symbole du pouvoir, de la richesse, mais aussi de damnation, prostitution... La diversité des objets et celle des tons (carmin, pourpre, vermillon, rouille, etc.) rendent l'exposition captivante. L'expo mêle à la fois des oeuvres du 17ème siècle et du 20ème, ce qui nous implique dans des situations insolites telles qu'un portrait d'un pape du 18ème non loin d'un fauteuil design. Il est toujours plaisant de retrouver des objets faisant partie intégrante de notre histoire, donnés à la vue alors que rares bien que créés pour servir(en tous cas pour les meubles, jouets, vêtements et objets du quotidien):

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L'exposition sur le rouge me mettait l'eau à la bouche, et le concept de traverser et mêler les époques aussi, mais j'ai été déçue de voir peu d'objets très extravagants. Le sujet du rouge mériterait d'être réexposé dans un cadre moins conforme et avec des oeuvres plus riches et de toutes tailles et toutes sortes, même si c'était déjà une bonne tentative.. Je pense par exemple qu'on manque de richesse en oubliant les autres cultures et leurs significations, de même qu'il serait interessant de voir comment les arts (au sens plus large que les arts décoratifs) se sont approprié cette couleur marquante. En bref, il est interessant de retracer une histoire du rouge et des objets qui l'ont accompagné, mais l'exposition manque d'impact et reste peut-être trop classique comparée à la puissance encore active de cette couleur.

7 avril 2008

EXIT08 : L'Art, expérience.

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                                             L’Art, expériences.

                                                                A la Maison des Arts de Créteil.

                                                          

En sortant de cette exposition, les impressions sont diverses. Tout d’abord, on n’a pas réellement le sentiment de sortir d’une galerie d’Art. On a expérimenté, on a joué, on a participé. Les différentes œuvres présentées ne s’offrent pas à notre regard comme dans les salles d’un musée aux murs neutre qui invitent au silence et au solennel. Le public est varié, de tout âge tous horizons sociaux.
(Pour cet article, je ne mettrais aucune photo. Une experience comme celle ci se vit ou en tout se visualise en vidéo. J'ai donc placer un lien pour le site de la MAC à la fin de l'article.)

L’interaction avec  le public est donc ininterrompue. A chaque production présentée un médiateur est là pour expliquer au public son principe et son fonctionnement. On est tout de suite immergé dans une ambiance sonore expérimentale. Des « machines à créer du son » sont exposées à l’entrée et nombreux sont ceux  qui veulent l’expérimenter. La première permet, en produisant des différents sons, de jouer avec des lumières colorées sur des volumes blancs.  La seconde est plus complexe et davantage de personnes peuvent participer. Il s’agit de placer différents palets sur un écran tactiles, et suivant leur fonction et le son que chacun produit, il est possible alors de composer à plusieurs. Une nouvelle génération d’instruments s’offre à nous. Avec ces productions, nous sommes en plein cœur du thème de l’exposition d’EXIT : Les nouvelles technologies au service de l’Art.

Tandis que l’interaction sonore invite à une participation ludique de chacun, à la création, l’interaction visuelle offre au spectateur une découverte individuelle. Les artistes ont alors choisit de créer une intimité avec leurs œuvres. Plus nous avançons  dans l’exposition, plus l’intimité avec le spectateur est recherchée. Avec le Khronos Projector de Alvaro Cassinelli,  nous sommes invités à la contemplation. Alors que nos mains s’appuient sur l’écran en lycra, l’image projetée semble subir des distorsions temporelles. Du bout du doigt, j’ai fait tomber la nuit sur la ville de Tokyo, les lumières des immeubles suivant mon trajet, la foule se précipitant sur ma main comme aspiré par mon seul mouvement.  Le spectacle est fascinant, infantilisant.  D’autres interactions à l’image sont possibles. Avec Scripted Emotions, Kurt D’Haeseleer qui joue précisément avec nos émotions. Dans l’intimité d’une longue vue , nous épions la vie d’un paysage urbain nocturne. Je me suis baladé de gauche à droite, plus près, plus loin… et chacun de mes allers et retours suscite un évènement, une modification dans le déroulement des choses juste sous mes yeux.  Des gens apparaissent, disparaissent. Je me fais surprendre par leur subite présence et je me surprends à chercher ceux qui ne sont plus là. L’illusion est totale. Celle de l’image mais aussi celle de la situation. Je me crois seul derrière ma longue vue pourtant située dans la salle d’entrée du musée.

Jusqu’ici, tout va bien. Je me laisse surprendre par les œuvres mais malgré tout c’est moi qui décide de tourner la longue vue, de placer tel ou tel palais sur l’écran tactile. Désormais, l’exposition prend un autre tournant. Ce sont maintenant les œuvres qui prennent le contrôle.

Tout d’abord, une œuvre surprenante mais drôle avec Pierrick Sorin. Pour les connaisseurs de l’artiste, la surprise est quelque peu gâchée mais le principe reste amusant et le procédé intéressant. L’œuvre attire le spectateur de diverses façons. Vous pouvez d’abord penser avoir été amusé, surprit et puis vous pensez en avoir fini. Mais la ruse est encore plus complexe. Lorsque vous n’êtes pas encore allé expérimenter l’œuvre et que vous comprenez lentement que le visage silencieux, le regard se baladant sur on ne sait quoi, et finalement amusé, projeté sur grand écran est celui de l’homme que vous venez de croiser. Alors  l’œuvre vous a déjà piègé. La curiosité nous dévore : Qu’est ce qu’il ont vu ? Isolée dans une cabine face à un écran qui me projette moi d’un point de vue latéral, j’observe avec amusement et surprise l’artiste lui-même qui s’affaire à brûler le fauteuil sur lequel je repose. On se prend au jeu sans aucun complexe et les visages ne sont en rien dégradés. Au contraire, ce sont ces visages qui deviennent à eux seuls une Œuvre.

Les dernières œuvres sont plus déstabilisantes. Nous ne sommes plus alors vraiment dans le jeu mais plutôt dans l’expérimentation des œuvres mais aussi de nos capacités, nos possibilités sensorielles. « Equalize Me » nous fait pénétrer dans l’intimité d’une petite pièce sombre, isolé du bruit et de la foule. Une forte lumière est projetée et on se fait surprendre par la présence d’autres spectateurs, trompé par l’aveuglement.  Nous avançons alors dans un espace étrange. Je suis cernée par deux sources de lumières aux deux issues de la salle. Mes mouvements modifient la trajectoire de chacune des ondes de lumière projetées. Je suis au centre de la pièce mais où que je pose mon regard, je vois la même chose. Une source de lumière qui m’aveugle. Les repères sont perdus. Plus je cherche, moins je trouve. Je ne sais plus où je suis. Je ne suis plus d’ailleurs dans un espace logique. 

Je retrouve quand même la sortie et me dirige vers la Camera Lucida, la plus étonnante des expériences d’EXIT. Dans une obscurité totale, en petit comité, seuls avec l’artiste, une étonnante vision s’offre à nous.
Des lumières comme animées par un besoin de mouvement  incontrôlable, apparaissent , disparaissent, se dispersent, se regroupent dans le cadre invisible d’une sphère. La contemplation nous aspire. Nous sommes simplement la nous croyant seuls, fascinés devant un tel spectacle. Une vibration sonore semble provoquer l’agitation de ces petites sources de lumière, remuantes comme des lucioles. Retombée en enfance, je suis tentée de toucher, rentrer en contact avec une matière aussi vivante.  Mais toute cette agitation, si présente pourtant, semble d’une fragilité étonnante. La contemplation reste alors le seul comportement à adopter. Il faut savourer, observer le phénomène comme si cette énergie déployée par la lumière, allait produire quelque chose. Ne surtout pas l’interrompre.

A travers ces diverses expérimentations, la découverte et le jeu sont en constante progression. Nous nous interrogeons sur les différents phénomènes qui nous sont exposés. Le plus marquant et le plus étrange est celui présenté par la Camera Lucida : la sonoluminescence. Lorsqu’une onde sonore suffisante entre en contact avec une cavité gazeuse dans un liquide, une lumière se produit. Le phénomène reste sans réponses, que des théories. Ainsi, l’ensemble de cette exposition nous questionne sur sa fonction même.                                                                                                                                                                                EXIT est une exposition qui me donne une nouvelle vision de l’Art Contemporain, une autre direction. Le public sort enfin d’un mutisme face à des objets, qui ne peuvent susciter que la contemplation passive, ou une réflexion interne. La communication entre artiste et spectateur est finalement possible. EXIT me communique une dimension nouvelle de l’Art, celle d’une possibilité de partage et d’implication. Le spectateur devient acteur.

http://www.maccreteil.com/exit2008/

7 avril 2008

Taling, POP'ART 2008...?

                                                                    Taling :

                                                            POP’ART 2008...?  E_0803_003_TALING_SITE                                            

Dans une petite galerie, près de Beaubourg, la « Art Partner Galerie », est exposé Taling avec sa première exposition personnelle : « Junk food !? ».

Composées dans des cases verticales, façon bandes-dessinée, Les icônes  de la culture Mangas, comics, et franco-belge se superposent sous des amas de produits alimentaires aux couleurs « flashy », acidulées.

Les compositions sont surchargées, les couleurs sont saturées et le thème de l’alimentaire toujours situé au premier plan comme si les personnages allaient se noyer dedans, évoque la surenchère, la suffocation. Chaque aliment, ou gélules peintes sont des représentations de l’addiction constamment présente dans la société actuelle. Leurs couleurs tendres, appétissantes et à la fois saturées, chimique, dénué de toute essence naturelle attire le regard pour mieux repousser l’envie.

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Avant d’aborder le message possible de ces œuvres, il est intéressant de s’attarder quelques minutes sur la facture de ces peintures. Les compositions sont relativement répétitives, récurrentes. On se lasse tout de même un peu, mais admettons que cette répétition soit un parti pris. Le « rose bonbon » est une couleur qui se retrouve à peu près sur toutes les toiles, évoquant tantôt la gourmandise, tantôt la chair, le plaisir charnel, tous deux provoquant l’addiction chez l’Homme moderne.

                                                                                     

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Si on aborde la question de la technique de dessin ou même de graphisme, on peut noter alors que le traité n’est pas complètement fidèle aux styles reproduits. L’ensemble peut paraitre manquer   de finition par rapport aux attentes d’un public connaisseur. Encore une fois, on peut se questionner sur un éventuel parti pris mais je n’ai perçu qu’un manque de maitrise. Le genre du Mangas et du comics sont des styles graphiques dans lesquels j’ai évolué comme l’ensemble de ma génération d’ailleurs. Ce ne sont, par conséquent, en aucun cas des thèmes que je dénigre ou bien méprise. Bien au contraire. Ce sont tous deux des styles graphiques, et je dirais même des cultures à part entière. D’autres avant lui ont pris le risque de présenter des icones, des références visuelles contemporaines dans des lieux institutionnalisés de l’Art. Nous pouvons citer Lichtenstein, ou bien Andy Warhol. Mais dans les séries d’Andy Warhol, la composition, les couleurs sont maîtrisées. Dans les toiles de Lichtenstein, le trait est parfaitement fidèle aux références iconographiques.

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Que veut donc nous dire Taling? Est-on face à une " extension" du POP’ART ?

En chargeant ainsi ses compositions, en les ornant de gélules, de nourritures malsaines, référence au titre de l’exposition  « junk food !? », il est évident que Taling nous offre ici un constat de la société actuelle : Nous sommes dans une société de consommation, qui elle-même, surenchérie les moyens de nous pousser à l’addiction. Pour pouvoir faire de l’Homme un bon consommateur, il faut le rendre dépendant, le droguer. C’est un constat que nous faisons tous et qui a été fait déjà par le passé.
Il y a également une rencontre des cultures, clairement opposées malgré une mondialisation grandissante : le Japon, l’Europe et les Etats-Unis.

On peut alors imaginer qu’ayant évolué moi-même dans ces univers graphiques, il m’est difficile de trouver un quelconque intérêt à la démarche de l’artiste. Je l’admets et tente donc de rester le plus objective possible devant ces productions.  Qu’ont bien pu penser les spectateurs des années 1950 face aux toiles Pop de Lichtenstein ? Sans doute ont-ils eu la même réaction que moi. Mais on peut penser justement, que ayant pris connaissance de ce mouvement, l’audace, le choc visuel n’est plus si remarquable, si offensante pour le monde de l’Art, ni pour les spectateurs d’ailleurs. Une production artistique prend tout son sens dans un contexte social précis.
Mais lorsque je regarde les toiles de Taling, j’ai beau cherché, je n’ai rien trouvé. Le POP’ART a déjà été visité, le message est là mais il est déjà dans toutes les têtes. On peut alors regarder ces productions comme le témoin culturel d’une génération en train d’évoluer, cela peut paraître satisfaisant, moi cela ne me suffit pas.

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